Nelson Brenner travaille
pour la CIA. Mais il est également un agent double et ça, son
collègue A.J.Anderson l'a découvert et décide de le faire chanter.
Et comme le premier veut garder secret sa double identité, plutôt
que de payer Anderson, il décide de l'éliminer. Pour cela, il
charge un certain Lawrence Melville de se rendre sur une plage de
nuit afin de récupérer un microfilm auprès de A.J.Anderson. Une
fois que les deux hommes ont fait affaire, Melville s'évanouit dans
la nature tandis qu'apparaît subrepticement Brenner qui assassine
alors son ami. Afin de se constituer un alibi irréprochable, Brenner
se rend ensuite à son bureau, change l'heure d'une pendule afin
qu'elle sonne lors de l'enregistrement d'un document audio qui lui
permettra de prouver qu'il ne pouvait être sur les lieux du crime au
moment où est mort Anderson. Mais déjà, le lieutenant Columbo est
sur l'affaire... Le concept de la pendule (ou de l'horloge) et de
l'enregistrement de l'excellent troisième épisode de la seconde
saison Le grain de sable
(réalisé et scénarisé par Jeremy Kagan) est repris par Patrick
McGoohan, auteur de l'histoire originale et réalisateur de ce nouvel
épisode intitulé Jeu d'identité
(Identity Crisis)
et dont l'usage sera inversé et ne servira non plus à faire le jour
sur la responsabilité de l'assassin mais au contraire à persuader
la police (et en l'occurrence, le lieutenant Columbo) de son
innocence...
Vedette
incontestée de ce troisième épisode de la cinquième saison,
l'acteur et réalisateur irlando-américain Patrick McGoohan (connu à
l'origine pour avoir été le héros de la mythique série
britannique Le prisonnier)
n'en est pas à sa première apparition dans la série. Un an
auparavant, il apparaîtra dans l'épisode Entre
le crépuscule et l'aube de
Harvey Hart, avant de se mettre en scène lui-même dans Jeu
d'identité
en 1975, Votez pour moi
en 1990 et En grandes pompes
huit ans plus tard. Trois épisodes de la série qu'il réalisera, au
même titre que La Montre témoin en
1976 et Meurtre en musique en
1999, dont il laissera cependant la vedette à Robert Vaughn puis à
Billy Connolly. De nombreux détails font référence à la série
qui rendit célèbre Patrick McGoohan. Les fans s'amuseront
d'ailleurs à noter les dites références, hommages évident au
personnage d'espion qu'il incarnait alors. La rigueur presque
clinique de Patrick McGoohan qui au fil de ses mises en scène à
toujours choisi d'interpréter des criminels relativement froids est
ici contrebalancée par une mise en scène qui n'oublie pas certains
traits d'humour. Comme lors de cette séquence lors de laquelle le
lieutenant Columbo se laisse séduire par une danseuse orientale
avant de constater qu'elle louche. Parmi les seconds rôles, nous
retrouvons notamment Leslie Nielsen, grande vedette du cinéma (la
série de Y a-t-il un flic...)
qui quatre ans en arrière interprétait le rôle de Peter Hamilton,
compagnon de la criminelle incarnée par l'actrice Susan Clarck dans
l'épisode Atente
de la première saison...
Otis
Young, qui dans le cas présent interprète le rôle malheureux de
Melville, est surtout connu pour avoir joué dans la série Les
Bannis
à la toute fin des années soixante. Il mettra un terme à sa
carrière d'acteur au beau milieu des années quatre-vingt. David
White (qui joue ici le rôle du grand patron de la CIA Phil Corrigan)
est surtout connu pour avoir interprété le rôle d'Alfred Tate dans
la série Ma sorcière bien-aimée entre
1964 et 1972. La liste est longue mais l'on retiendra aussi et
surtout la courte apparition de l'acteur Val Avery qui apparaîtra
dans quatre épisodes de la série dont En toute
amitié
de Ben Gazzara en 1974 dans lequel il campera le personnage de Artie
Jessup, cambrioleur auquel le véritable assassin (Richard Kiley dans
le rôle de Mark Halperin) tentera de faire porter le chapeau. Non
content d'être interprété par une belle brochette d'acteurs (et
dans lequel les femmes y sont malheureux sous-représentées) Jeu
d'identité
est un excellent épisode dans lequel on retrouve un Peter Falk
toujours aussi savoureux. Policier mais aussi... espionnage, une
approche si rare dans la série qu'il est bon de le rappeler. Notre
lieutenant est confronté non seulement à un tueur/agent double mais
également à ses supérieurs. On découvre notamment notre Columbo
en mode ''mélomane''. À noter que dans la version française, la
conclusion semble moins porter d'intérêt sur l'évocation de la
Chine aux futurs Jeux Olympiques que sur le détail sonore qui
remettra en question l'alibi du meurtrier. Si en général le
dénouement fait partie intégrante de tout bon épisode de la série,
on ne tiendra ici rigueur de sa banalité qu'au doublage français.
Jeu d'identité
n'en demeure pas moins un très bon cru...
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