mardi 20 septembre 2022

La montre témoin (Last Salute to the Commodore) de Patrick McGoohan (1976) 🚬 🚬

 


 

Le génie de la série Columbo est sans doute cette idée lumineuse de nous révéler d'emblée l'identité du tueur, forçant ainsi le spectateur non pas à la découvrir mais plutôt comprendre quels seront les ressorts qui permettront au plus célèbre des lieutenants de la police de Los Angeles de mettre le coupable derrière les barreaux. La montre témoin sera pour l'acteur Robert Vaughn (Des agents très spéciaux, Poigne de fer et séduction) la seconde occasion de croiser la route de Peter Falk dans la série, un an après avoir déjà interprété le rôle de l'assassin Hayden Dansigger qui a bord d'un bateau de croisière tua son ancienne maîtresse Rosanna Wells (interprétée par l'actrice Poupée Bocar) qui le faisait chanter dans l'excellent épisode Eaux troubles. Une fois encore, mais dans de moindres mesures, ce nouvel épisode diffusé pour la première fois aux États-Unis le 2 mai 1976 et le 11 décembre de la même année chez nous se déroule sur l'eau. Mais dans le cas présent, exit le luxueux paquebot puisque l'intrigue se déroule en partie à bord du yacht d'un richissime entrepreneur, propriétaire d'un chantier naval d'où sortent régulièrement de somptueux navires. Désavouant son gendre Charles Clay qui aimerait transformer sa société à des fins lucratives, Otis Swanson se retrouve un soir étendu sur le sol de son salon, décédé ! Grimé comme son beau-père, Charles part en pleine nuit se débarrasser du corps en pleine mer tout en prenant soin de se faire remarquer par un gardien de la marina. Transformant ainsi le meurtre de l'entrepreneur en noyade. Une fois le méfait accompli, l'homme part rejoindre son épouse Joanna chez eux...


Robert Vaughn est donc le tueur supposé de ce dernier épisode de la cinquième saison de Columbo. Supposé car le meurtre ayant été commis hors champ, rien ou presque ne vient corroborer le fait que son personnage aie réellement tué son beau-père qu'incarne durant à peine cinq minutes l'acteur John Dehner avant de disparaître sous les flots de la marina. Sa fille, quant à elle, est interprétée par l'actrice Diane Baker que l'on verra notamment dans Voyage au centre de la Terre de Henry Levin en 1959, chez Alfred Hitchcock et dans divers épisodes de séries télévisées comme Les envahisseurs ou comme ici, donc, La montre témoin où elle interprète le rôle de Diane Clay, épouse alcoolique du personnage central de cette affaire plutôt curieuse que va devoir dénouer le lieutenant Columbo. À la réalisation, l'acteur Patrick McGoohan qui non content d'incarner le tueur à quatre reprises dans la série (Entre le crépuscule et l'aube en 1974, Jeu d'identité en 1975, Votez pour moi en 1990 et En grandes pompes huit ans plus tard) mettra lui-même en scène trois des épisodes qu'il interprétera ainsi que deux autres dont cette Montre témoin. Un épisode aussi ingénieux que vicelard dans sa construction puisqu'il ne mènera pas forcément le spectateur sur la bonne piste. Notons que parmi les interprètes l'on retrouve l'acteur Wilfrid Hyde-White que l'on avait déjà pu notamment découvrir dans le rôle du domestique Tanner dans l'épisode situé en Angleterre, S.O.S. Scotland Yard quatre ans auparavant...


Robert Vaughn conserve le ton hautain qu'il avait un an plus tôt tandis que Diane Baker incarne une épouse chancelante et sous l'emprise permanente de l'alcool. Pour la seconde fois après le deuxième épisode de la seconde saison Dites-le avec des fleurs dans lequel était imposée à Columbo la présence d'un flic débutant (Bob Dishy dans le rôle du sergent Frederic Wilson), ses supérieurs lui astreignent celle de Théodore Albinsky (l'acteur Dennis Dugan) qui, selon le sergent George Kramer (l'acteur Bruce Kirby) est flic depuis quarante minutes ! Outre une intrigue qui s'avérera peu passionnante, due à un scénario parfois alambiqué et un final original (façon Agatha Christie) mais peu convainquant, il faut savoir qu'à l'origine La montre témoin était prévu pour être le tout dernier épisode de la série puisque Peter Falk avait pris la décision de mettre un terme au rôle qu'il tenait depuis déjà huit ans. Ce qui aurait été fort dommage puisque par la suite, la série nous offrira quelques pépites lors des sixième et septième saisons avant de s'interrompre pour une dizaine d'années et de réapparaître en 1989. Bien qu'original, La montre témoin s'avère relativement décevant et son dénouement reste parmi les moins prompt à montrer le génie du scénariste Jackson Gillis auquel l'on devra les scénarii de onze épisodes de la série donc Eaux Troubles, Match dangereux, Plein cadre et Double choc...

 

dimanche 6 mars 2022

Tout n'est qu'illusion (Now You See Him…) de Harvey Hart (1976) 🚬 🚬 🚬 🚬

 


 

Chaque fois ou presque, c'est la même chose : entre le lieutenant Columbo et le criminel, l'entente est souvent tout d'abord cordiale. Jusqu'à ce point de rupture où l'assassin finit par s'agacer des apparitions incessantes du célèbre détective dans son quotidien. Et une fois encore, ça ne rate pas dans ce nouvel épisode, cinquième et avant-dernier de l'antépénultième saison de la période NBC. Cette fois-ci, Columbo est confronté pour la première fois à un magicien. Ce ne sera d'ailleurs pas la seule occasion pour le lieutenant de se frotter à un illusionniste puisque dans le premier épisode de la huitième saison intitulé Il y a toujours un truc réalisé par Leo Penn et diffusé pour la première fois le 6 février 1989 sur le territoire américain, on le verra à nouveau face à un magicien du nom d'Eliot Blake, un illusionniste se cachant derrière le supposé don de télépathe. Mais avant cela, Columbo se penche sur le cas d'un certain Jesse T. Jerome (Nehemiah Persoff), le patron d'un cabaret qui emploie le célèbre magicien Santini (référence évidente au célèbre Houdini dont le plus célèbre tour de magie est dans cet épisode, réinterprété). Ce dernier est victime d'un chantage de la part de son employeur qui exige de lui un pourcentage sur ses recettes. En effet, Jerome sait que fut un temps, celui qui se fait appeler Le Grand Santini portait le nom de Stefan Muller, un ancien nazi de la seconde guerre mondiale dont il menace de révéler l'identité si jamais celui-ci refuse de lui verser l'argent. Tout n'est qu'illusion est le quatrième et dernier épisode de la série que réalisera Harvey Hart. En vedette, l'un des interprètes les plus charismatiques de la série en la personne de Jack Cassidy qui intervient pour la troisième fois dans le rôle de l'assassin dans Columbo après Le livre témoin de Steven Spielberg en 1971 et Édition tragique de Robert Butler trois ans plus tard...


Jack Cassidy n'est pas seul à réapparaître dans la série puisque l'acteur Bob Dishy reprend son rôle de policier avec, cependant, un détail intéressant. Alors que son personnage a conservé son patronyme, son prénom n'est plus le même. On passe donc du sergent Frederic Wilson au sergent John J. Wilson. Tout n'est qu'illusion est ponctuellement nourri d'un Running gag fort persistant lors duquel le lieutenant tente d'égarer le nouvel imperméable que son épouse vient de lui offrir (encore un indice qui tente à prouver qu'elle n'existe pas que dans l'imaginaire du lieutenant car sinon, Columbo aurait-il acheté ce nouvel imperméable et se donnerait-il autant de peine pour ensuite s'en débarrasser ?). D'un bleu qui dénote totalement avec le costume habituel du lieutenant et particulièrement étriqué, cet imperméable confirme que seules quelques nuances de couleurs allant du beige au marron siéent au détective de Los Angeles. Concernant l'intrigue, elle se situe presque entièrement dans le cabaret. Entre le bureau de Jerome (un type parfaitement infecte dont la mort ne bouleversera personne), les sous-sols de l'établissement, les cuisines et la salle de spectacle servant également de restaurant et de piano-bar. Si au premier abord le cadre semble aussi étroit que peut l'être le nouvel imperméable bleu du lieutenant Columbo, il ne s'agit en réalité que d'une... illusion...


En effet, bien que l'intrigue se déroule dans des espaces conjointement réunis, Tout n'est qu'illusion propose toute une série de séquences donnant à l'ensemble une réelle vigueur. L'occasion également d'en apprendre quelque peu sur certains tours de magie mais aussi et surtout, de revoir Jack Cassidy qui périra dans l'incendie de sa maison lors de son sommeil l'année même où sera diffusé pour la première fois cet épisode de la série. On notera également la présence de l'excellent acteur Robert Loggia (Scarface de Brian De Palma, Les envoûtés de John Schlesinger) qui ne participera pas à d'autres épisodes et qui dans le cas présent interprète le rôle du chef de salle Harry Blandford. Notons également qu'à plusieurs reprises, le fiancé de la fille de Santini (Cynthia Sikes Yorkin dans le rôle de Della) réinterprète le thème du film Charade que réalisa Stanley Donen et dont le compositeur Henry Mancini fut l'auteur de la bande-originale. Tout n'est qu'illusion est dans la lignée des meilleurs épisodes de cette première période de la série. Voir évoluer le lieutenant Columbo dans un univers relativement éloigné du faste habituel a aussi son charme et sa relation avec Santini permet aux deux acteurs Peter Falk et Jack Cassidy de se confronter pour une dernière fois...

 

samedi 5 mars 2022

Question d'honneur (A Matter of Honnot) de Ted Post (1976) 🚬 🚬 🚬 🚬

 


 

Ted Post, qui réalisa l'année précédente l''épisode Immunité diplomatique revenait sur les écrans de télévision américains en février 1976 avec Question d'honneur (A Matter of Honnot). La série semblait alors prendre une tournure tout à fait originale puisque après s'être intéressé à un meurtre s'étant produit dans une ambassade du Suari (pays imaginaire créé à l'occasion) et bien après l'épisode Eaux troubles dans lequel le lieutenant Columbo enquêtait à bord d'un paquebot de croisière, le plus célèbre des détectives quittait le confort de Los Angeles pour le Mexique où il prévoyait de passer en compagnie de sa fantomatique épouse, des vacances bien méritées. En ouverture de programme, Luis Montoya, célèbre matador à la carrière brisée suite à une blessure infligée par un taureau lors d'une corrida, demande à son ami Hector Rangel (Robert Carricart) de tuer un autre taureau. Celui qui précisément vient d'envoyer son propre fils à l’hôpital à la suite d'un entraînement qui s'est mal déroulé. En fait, un piège puisque le vieux complice, une fois dans l'arène, Montoya lui tire dans la jambe une fléchette tranquillisante. Une fois Hector passablement assommé, Luis Montoya fait pénétrer dans l'enceinte de l'arène le taureau en question qui alors tue Hector. Non loin de là, le lieutenant Columbo s'apprête à rejoindre sa femme à bord de sa célèbre voiture lorsqu'il est victime d'un accrochage avec un habitant du coin. Heureusement pour lui, les autorités interviennent rapidement et parmi elles, le lieutenant Sanchez (l'acteur Pedro Amendariz) qui prend très rapidement en charge Columbo. C'est à ce moment très précis que Sanchez reçoit un appel du quartier général de la police qui lui indique ''l'accident'' qui vient de se produire dans le ranch de Luis Montoya. Le lieutenant Sanchez propose alors à Columbo de l'y accompagner...


Épisode difficile, voire austère, Question d'honneur ne fait pas d'emblée, partie des plus évidents à aborder. Au contexte, Ted Post et le scénariste Brad Radnitz imposent un antagoniste remarquablement fier. Et froid, en la personne de Ricardo Montalban, acteur vedette de la série télévisée L'île fantastique mais également acteur de cinéma puisqu'on le vit notamment dans le rôle principal de Khan Noonien Singh dans Star Trek II : La Colère de Khan que beaucoup de fans de la franchise considèrent comme la meilleure adaptation cinématographique de la célèbre série de télévision de science-fiction éponyme. Plongeant dans un univers emprunt de traditions et de respect, Peter Falk se frotte à un Ricardo Montalban charismatique et parfois glaçant. Le but n'est ici pas seulement de mettre simplement la main sur les éléments de preuves qui permettront au lieutenant Columbo d'étayer sa thèse selon laquelle Luis Montoya est coupable du meurtre d'Hector mais bien de trouver les raisons pour lesquelles l'ancien matador s'est rendu fautif de l'assassinat de son meilleur ami. Un mobile qui cadre parfaitement avec l'aura que dégage d'ailleurs ce dernier, impétueux et fier, droit dans son costume face à un Columbo qui ne tardera pas à l'irriter. De cette certitude qu'ont certains hommes héroïques de jouir d'une impunité comme cela semble être le cas avec ce célèbre matador qui n'exerce plus. Le concept de Question d'honneur repose sur un schéma similaire à celui que proposèrent trois ans en arrière le réalisateur Edward M. Abroms et le scénariste Jackson Gillis et dans lequel un célèbre joueur d'échecs tuait l'adversaire qu'il devait prochainement rencontrer de peur de perdre face à lui...


Ici, c'est donc la découverte hypothétique d'un fait qui pourrait nuire à l'image de Luis Montoya qui le pousse à commettre l'irréparable. À noter que le principe offre toute son originalité à cet épisode puisque contrairement à la la majorité des soixante-neuf qui composent la série Columbo, dans celui-ci les raisons du meurtre ne seront connues qu'à la toute fin de l'épisode, au moment même où le lieutenant lâchera les éléments de preuve qu'il a en sa possession. Quatre ans après l'épisode S.O.S. Scotland Yard qui se déroulait à Londres, en Angleterre, le lieutenant quitte donc les États-Unis pour le Mexique. Il sera notamment confronté au fils de la victime Curro Rangel qu'interprète l'acteur Adolfo Martinez, célèbre dans le monde entier pour avoir incarné le rôle de Cruz Castillo dans le Soap Opera Santa Barbara en 2137 épisodes diffusé chez nous sur TF1 entre 1985 et 1994. Il est amusant de noter que lorsque Luis Montoya regarde une projection d'un vieux combat dans une arène filmé en noir et blanc dont il fut la vedette, il s'agit bien de lui puisqu'en réalité, le document est un extrait du film Santa que réalisèrent Norman Foster et Alfredo Gómez de la Vega en 1943 et dans lequel Ricardo Montalban interprétait déjà le rôle du matador Jarameño. Autre détail intéressant qui n'intéressera en fait que les fans absolus du personnage de Columbo : cinq ans après l'épisode Poids mort de Jack Smight, c'est la seconde fois qu'est offerte l'occasion de découvrir le prénom du lieutenant. En effet, l'un des accessoiristes visiblement très précautionneux s'était chargé d'ajouter un prénom sur la carte de police du célèbre détective de Los Angeles. Un détail que certains s'amusent parfois à exhiber, démontrant ainsi qu'ils connaissent la série et son personnage sous toutes leurs coutures. À noter enfin que lors de la première rencontre entre Columbo et le lieutenant Sanchez, ce dernier affirme que le policier de Los Angeles s'est rendu célèbre au Mexique pour avoir résolu deux mois auparavant, le meurtre d'une chanteuse à bord d'un paquebot de croisière dans un certain épisode intitulé... Eaux troubles...

 

jeudi 10 février 2022

Jeu d'identité de Patrick McGoohan (1975) 🚬 🚬 🚬 🚬

 


 

Nelson Brenner travaille pour la CIA. Mais il est également un agent double et ça, son collègue A.J.Anderson l'a découvert et décide de le faire chanter. Et comme le premier veut garder secret sa double identité, plutôt que de payer Anderson, il décide de l'éliminer. Pour cela, il charge un certain Lawrence Melville de se rendre sur une plage de nuit afin de récupérer un microfilm auprès de A.J.Anderson. Une fois que les deux hommes ont fait affaire, Melville s'évanouit dans la nature tandis qu'apparaît subrepticement Brenner qui assassine alors son ami. Afin de se constituer un alibi irréprochable, Brenner se rend ensuite à son bureau, change l'heure d'une pendule afin qu'elle sonne lors de l'enregistrement d'un document audio qui lui permettra de prouver qu'il ne pouvait être sur les lieux du crime au moment où est mort Anderson. Mais déjà, le lieutenant Columbo est sur l'affaire... Le concept de la pendule (ou de l'horloge) et de l'enregistrement de l'excellent troisième épisode de la seconde saison Le grain de sable (réalisé et scénarisé par Jeremy Kagan) est repris par Patrick McGoohan, auteur de l'histoire originale et réalisateur de ce nouvel épisode intitulé Jeu d'identité (Identity Crisis) et dont l'usage sera inversé et ne servira non plus à faire le jour sur la responsabilité de l'assassin mais au contraire à persuader la police (et en l'occurrence, le lieutenant Columbo) de son innocence...


Vedette incontestée de ce troisième épisode de la cinquième saison, l'acteur et réalisateur irlando-américain Patrick McGoohan (connu à l'origine pour avoir été le héros de la mythique série britannique Le prisonnier) n'en est pas à sa première apparition dans la série. Un an auparavant, il apparaîtra dans l'épisode Entre le crépuscule et l'aube de Harvey Hart, avant de se mettre en scène lui-même dans Jeu d'identité en 1975, Votez pour moi en 1990 et En grandes pompes huit ans plus tard. Trois épisodes de la série qu'il réalisera, au même titre que La Montre témoin en 1976 et Meurtre en musique en 1999, dont il laissera cependant la vedette à Robert Vaughn puis à Billy Connolly. De nombreux détails font référence à la série qui rendit célèbre Patrick McGoohan. Les fans s'amuseront d'ailleurs à noter les dites références, hommages évident au personnage d'espion qu'il incarnait alors. La rigueur presque clinique de Patrick McGoohan qui au fil de ses mises en scène à toujours choisi d'interpréter des criminels relativement froids est ici contrebalancée par une mise en scène qui n'oublie pas certains traits d'humour. Comme lors de cette séquence lors de laquelle le lieutenant Columbo se laisse séduire par une danseuse orientale avant de constater qu'elle louche. Parmi les seconds rôles, nous retrouvons notamment Leslie Nielsen, grande vedette du cinéma (la série de Y a-t-il un flic...) qui quatre ans en arrière interprétait le rôle de Peter Hamilton, compagnon de la criminelle incarnée par l'actrice Susan Clarck dans l'épisode Atente de la première saison...


Otis Young, qui dans le cas présent interprète le rôle malheureux de Melville, est surtout connu pour avoir joué dans la série Les Bannis à la toute fin des années soixante. Il mettra un terme à sa carrière d'acteur au beau milieu des années quatre-vingt. David White (qui joue ici le rôle du grand patron de la CIA Phil Corrigan) est surtout connu pour avoir interprété le rôle d'Alfred Tate dans la série Ma sorcière bien-aimée entre 1964 et 1972. La liste est longue mais l'on retiendra aussi et surtout la courte apparition de l'acteur Val Avery qui apparaîtra dans quatre épisodes de la série dont En toute amitié de Ben Gazzara en 1974 dans lequel il campera le personnage de Artie Jessup, cambrioleur auquel le véritable assassin (Richard Kiley dans le rôle de Mark Halperin) tentera de faire porter le chapeau. Non content d'être interprété par une belle brochette d'acteurs (et dans lequel les femmes y sont malheureux sous-représentées) Jeu d'identité est un excellent épisode dans lequel on retrouve un Peter Falk toujours aussi savoureux. Policier mais aussi... espionnage, une approche si rare dans la série qu'il est bon de le rappeler. Notre lieutenant est confronté non seulement à un tueur/agent double mais également à ses supérieurs. On découvre notamment notre Columbo en mode ''mélomane''. À noter que dans la version française, la conclusion semble moins porter d'intérêt sur l'évocation de la Chine aux futurs Jeux Olympiques que sur le détail sonore qui remettra en question l'alibi du meurtrier. Si en général le dénouement fait partie intégrante de tout bon épisode de la série, on ne tiendra ici rigueur de sa banalité qu'au doublage français. Jeu d'identité n'en demeure pas moins un très bon cru...