mardi 10 mars 2020

Madame Columbo



Personnage emblématique de la série et pourtant absente du moindre bout de pellicule (dans la série qui nous intéresse ici), la femme de Columbo a cependant sorti son célèbre époux de la police criminelle de Los Angeles d'innombrables impasses. Qu'il s'agisse de l'aider à résoudre certaines affaires ou plus simplement résoudre une devinette posée par un ''génie'' assassin afin d'évaluer son quotient intellectuel (Les Surdoués (The Bye-Bye Sky High I.Q. Murder Case) de Sam Wanamaker en 1977), elle fait partie intégrante de la série. La NBC et le scénariste et producteur américain Richard Alan Simmons eurent même l'idée plus ou moins bonne d'en créer une incarnation télévisuelle à travers la série Madame Columbo (dont le titre original fut remanié à trois reprises, passant ainsi de Mrs. Columbo à Kate Columbo puis Kate Loves a Mystery et enfin Kate the Detective pour un nombre d'épisodes pourtant relativement restreint). Le résultat ne s'est malheureusement pas fait attendre : loin d'avoir le succès de son aînée, la série s'est arrêtée au bout de deux saisons et treize épisodes (dont le premier, Le Mystère de l'Interphone est constitué de deux parties). Et ce, malgré l'empathie que l'on peut éprouver pour ce personnage fort agréable et plutôt convainquant incarné par l'actrice Kate Mulgrew qui fera nettement plus d'étincelles en interprétant le capitaine Kathryn Janeway dans l'excellente série de science-fiction Star Trek : Voyager entre 1995 et 2002. Le principal défaut de la série étant de trop vouloir se rapprocher de l'idéal que représentait la série originale que Peter Falk avait alors à l'époque décidé d'abandonner, Madame Columbo s'avère effectivement bien faible en comparaison.

En 1990, le scénariste et producteur de télévision Peter S. Fischer eut l'ingénieuse idée de jouer sur l’ambiguïté concernant l'existence réelle ou non de l'épouse du célèbre lieutenant détective pour concevoir un scénario autour d'elle. En résultait l'épisode L’Enterrement de Madame Columbo (Rest in Peace, Mrs. Columbo) de Vincent McEveety dont le titre ne laisse durant une grande partie de son déroulement la place à aucune ambiguïté. L'occasion pour Peter S. Fischer de proposer un ravalement de façade du principe ayant rendu célèbre la série en proposant un scénario tout à fait original à l'image de À chacun son heure (No Time to Die) de Alan J. Levi dans lequel aucun meurtre n'est commis mais au centre duquel le lieutenant enquête sur l'enlèvement de l'épouse de son neveu, ou bien Tout finit par se savoir (Columbo Cries Wolf) de Daryl Duke dans lequel le meurtre intervient en fin d'épisode. Si L’Enterrement de Madame Columbo est riche de promesses puisque l'on pense pouvoir enfin découvrir qui se cache derrière l'épouse de Columbo, le fait est qu'il ne s'agit que d'un subterfuge fomenté par celui-ci afin de faire tomber celle qui tua l'un des deux hommes qu'elle juge responsables de la mort de son époux, le second n'étant autre que Columbo lui-même...

Et puisque l'on évoque l'épouse de Columbo, pourquoi ne pas suggérer celle qui partagea l'existence de Peter Falk durant plus de trente-trois ans du 7 décembre 1977 jusqu'à son décès survenu en 2011 ? Épousée en seconde noce, évoquer l'actrice Shera Danese n'est pas anodin puisqu'elle participa elle-même au tournage de six épisodes de la série. On la vit effectivement en 1976 dans Deux en un, deux ans plus tard dans Meurtre à la carte, en 1989 dans Portrait d'un assassin, Jeu d'Ombre en 1991, Columbo change de peau en 1994 et trois ans plus tard dans La Griffe du crime dans lequel elle endossa elle-même le rôle de la meurtrière...

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