mardi 11 août 2020

En Toute Amitié de Ben Gazzara (1974) 🚬 🚬 🚬 🚬 🚬



En Toute Amitié (A Friend in Deed ) possède diverses spécificités qui en font un épisode très particulier que l'on ne retrouvera qu'en de rares occasions. Si d'ailleurs l'on approfondit ses recherches, on notera qu'il y a peu, sinon aucun autre épisode semblable au déroulement de celui-ci. À noter tout d'abord à la réalisation, l'acteur Ben Gazzara, ami très proche de Peter Falk et également proche de l'acteur/réalisateur John Cassavetes avec lesquels il partagea la vedette de Husbands, l'un des grands chefs-d’œuvre que réalisa John Cassavetes lui-même en 1970. Ensuite, et c'est ce qui fait la principale différence de cet épisode par rapport aux soixante-huit autres, il n'y a ici pas une victime, mais deux. Ce qui jusqu'à maintenant n'a rien d'exceptionnel. Par contre, si l'on tient compte du fait que la première est victime d'un meurtre et la seconde d'un assassinat, En Toute Amitié fait toute la différence. Encore faut-il être capable de différencier l'un de l'autre. Le principe est simple à comprendre : Le MEURTRE est un acte perpétré sans préméditation quand l'ASSASSINAT a lui, été mûrement préparé et donc perpétré AVEC préméditation. C'est ainsi donc que nous seront présentés les deux homicides. Le premier, involontaire, commis par un certain Hugh Caldwell sur la personne de sa propre épouse. Un meurtre accidentel. Quant au second, il sera commis un peu plus tard par le commissaire de police Mark Halperin qui après avoir couvert les agissements de son ami en lui procurant un alibi apparemment infaillible se servira de lui pour se couvrir lui-même de l'assassinat de sa propre femme...

Intervient également dans ce huitième et ultime épisode de la troisième saison, le cambrioleur Artie Jessup (l'acteur Val Avery qui interprétera pas moins de trois autres personnages dans la série entre 1971 et 1975), connu par les autorités pour avoir commis plusieurs cambriolages dans le quartier où sont mortes les épouses Caldwell et Halperin. Un acharnement dont il sera la victime à son tour par le commissaire Halperin qui tentera de diriger les soupçons du lieutenant Columbo vers ce criminel qui n'a pourtant jusqu'ici, jamais commis de meurtres ! Une tentative qui restera bien entendu vaine puisque très rapidement, certains éléments de l'enquête pousseront Columbo à soupçonner et Caldwell, et Halperin. L'une des autres spécificités de cet épisode demeure d'ailleurs dans la tentative pour le lieutenant de faire toute la lumière sur leur supposée culpabilité et surtout sur le rôle que les deux hommes ont joué dans chacun des deux meurtres. Mais alors que le commissaire insiste pour que Columbo lui fasse parvenir le rapport sur les meurtres des deux femmes, notre célèbre lieutenant de police criminelle de Los Angeles traîne la patte, déjà convaincu de la culpabilité des deux époux et de l'innocence du cambrioleur...

Un cambrioleur dont il se servira d'ailleurs avec son accord afin de piéger de la plus formidable et jouissive des manières l'arrogant Mark Halperin. Un commissaire interprété par l'excellent Richard Kiley. Un être froid, calculateur, radicalement opposé au personnage qu'incarne l'acteur Michael McGuire qui dans la peau de Hugh Caldwell est manipulé du début à la fin par celui qui lui apporta son aide de manière tout à fait calculée en début d'épisode. Ben Gazzara réalise là, un épisode au moins à la hauteur des meilleurs de cette saison parmi lesquels Quand le Vin est Tiré de Leo Penn et Candidat au Crime de Boris Sagal. Cet épisode offre des scènes anthologiques dont un final absolument remarquable. L'attitude du meurtrier... pardon, de l'assassin est à l'image de ceux qui tentèrent de commettre le crime parfait et dont la recherche de perfection justement participa à leur arrestation. (ATTENTION SPOILER !!!) Comment en effet ne pas être totalement convaincu par cette séquence lors de laquelle Halperin croit avoir caché les bijoux d'un vol censément avoir été perpétré chez la première victime dans l'appartement du cambrioleur Artie Jessup alors que le dit appartement est en réalité celui que vient de louer le lieutenant Columbo ? Un final grandiose, imparable, jubilatoire, un formidable scénario de  Peter S. Fischer sur la base d'un récit de Ben Gazzara lui-même pour un Columbo affinant sans cesse une méthode mise à rude épreuve au fil des épisodes. Remarquable !

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