Dernier épisode de la
quatrième saison de Columbo,
État d'esprit
(A Deadly State of Mind)
de Harvey Hart est aussi le second qu'il réalisera après
Entre le Crépuscule et l'Aube
en 1974 et avant La Femme Oubliée
en 1975 et Tout n'est qu'Illusion
l'année suivante. Une jolie régularité et un épisode, ici, qui
vient clore de belle manière une formidable saison qui accueilli en
son sein, autant de vedettes du petit écran que de stars de cinéma.
N'oublions pas en effet que l'on pu y découvrir notamment Robert
Conrad, Patrick McGoohan ou encore Robert Vaughn, chacun interprétant
un tueur aux méthodes bien différentes. Des assassins et non plus
de simples meurtriers puisque chaque crime y était volontairement
accompli. Pour ce dernier épisode de cette quatrième saison, le
réalisateur Harvey Hart adapte une histoire qu'il a d'abord écrite
avant de confier l'écriture du scénario à Peter S. Fischer. La
particularité de cet épisode, et c'est d'ailleurs le seul de cette
saison, est d'avoir abordé le meurtre sous l'angle de l'accident. En
effet, le meurtre de Karl Donner (interprété par l'acteur Stephen
Elliot qui l'année précédente interprétait un commissaire de
police dans Un Justicier dans la Ville
de Michael Winner, 1974) est dû dans le cas présent à un accident.
En effet, constatant que son épouse est l'amante de son
psychanalyste, son sang ne fait qu'un tour lorsque confronté aux
deux fauteurs, il se rue sur son épouse Nadia. Le docteur Marcus
Collier s'empare alors d'un tisonnier et frappe à mort le pauvre
homme qui s'écroule sur le tapis du salon, mort !
C'est
là qu'intervient le lieutenant Columbo. Le scénario de Peter S.
Fischer dissémine ça et là tout un tas d'indices qui permettront
au célèbre détective de conclure que l'attaque supposée par des
voleurs n'est en fait qu'un leurre pour détourner l'attention des
enquêteurs. Une surenchère qui de fait, se justifie puisque
contrairement à la majorité des épisodes dans lesquels les
meurtres sont calculés à l'avance, la précipitation avec laquelle
le psychanalyste tente de trouver une solution pour n'avoir pas à
assumer la mort de Karl Donner détermine la fiabilité de son alibi
ainsi que celui de sa maîtresse. Cette dernière, comme on le verra,
sera une pièce relativement faible de l'échiquier dont devra se
débarrasser plus tard l'homicide. Concept novateur, l'hypnose est au
centre d'une intrigue à rebondissements. Le lieutenant Columbo qui
généralement est ouvert à tous types de propositions, même les
plus improbables (l'homme croit en la chiromancie comme l'entérinait
l'épisode Faux Témoin
de Bernard L. Kowalski quatre ans auparavant, alors pourquoi pas à
l'hypnose?), va donc accepter le principe et les différents éléments
qu'il a récolté jusque là pour confondre le tueur...
Concernant
les indices, et bien qu'ils paraissent logiques vu l'urgence avec
laquelle le docteur Collier doit se constituer un alibi, on pourra
leur reprocher de manquer de raffinement (une pierre à briquet et
des traces de pneus comme preuve de la présence du psychanalyste sur
les lieux du crime, cela fait tout de même beaucoup). Comme je
l'évoquais un peu plus haut, la présence d'authentiques vedettes de
la télévision ou du cinéma font une fois de plus partie du champ
d'action de ce septième épisode. Et pour celui-ci, qui mieux que
George Hamilton et Lesley Ann Warren pour clore cette saison ?
L'assurance, l'ambition et l'arrogance de l'un. La fragilité
psychologique de l'autre. Une émulation parfaite pour une
interprétation sans faille. Si Lesley Ann Warren n'apparaîtra plus
dans la série, George Hamilton aura quant à lui l'occasion de se
frotter une nouvelle fois au lieutenant Columbo seize ans plus tard
dans l'épisode Attention : Le meurtre peut nuire
à la Santé
de Daryl Duke. Notons également la présence de l'acteur Bruce Kirby
qui durant sa longue carrière au cinéma et à la télévision, aura
eu le temps de jouer dans neuf épisodes de la série en incarnant
tour à tour les sergents Kramer et Phil Brindle, un réparateur de
téléviseurs ainsi qu'un préposé
de laboratoire. Le final, et donc la résolution de l'intrigue, est
l'un de ces grands moments de la série dans lequel le lieutenant
Columbo (toujours aussi formidablement interprété par Peter Falk)
joue un jeu de dupe comme il en a parfois le secret lorsqu'il n'a pas
toujours d'autres moyens de confondre le meurtrier...
oh ! Un des plus beaux et des plus fascinants épisodes de Columbo (ne le sont-ils pas tous ? ).L'emprise que ce médecin a sur sa maitresse et patiente est du grand art et la scène de son plongeon dans la piscine du haut de 5 étages est époustouflante d'autant que Columbo est présent lorsqu'il lui téléphone et lui conseille de faire cela … Votre billet et votre blog est un délice !
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