jeudi 11 mars 2021

Etat d'Esprit de Harvey Hart (1975) 🚬 🚬 🚬 🚬

 


 

Dernier épisode de la quatrième saison de Columbo, État d'esprit (A Deadly State of Mind) de Harvey Hart est aussi le second qu'il réalisera après Entre le Crépuscule et l'Aube en 1974 et avant La Femme Oubliée en 1975 et Tout n'est qu'Illusion l'année suivante. Une jolie régularité et un épisode, ici, qui vient clore de belle manière une formidable saison qui accueilli en son sein, autant de vedettes du petit écran que de stars de cinéma. N'oublions pas en effet que l'on pu y découvrir notamment Robert Conrad, Patrick McGoohan ou encore Robert Vaughn, chacun interprétant un tueur aux méthodes bien différentes. Des assassins et non plus de simples meurtriers puisque chaque crime y était volontairement accompli. Pour ce dernier épisode de cette quatrième saison, le réalisateur Harvey Hart adapte une histoire qu'il a d'abord écrite avant de confier l'écriture du scénario à Peter S. Fischer. La particularité de cet épisode, et c'est d'ailleurs le seul de cette saison, est d'avoir abordé le meurtre sous l'angle de l'accident. En effet, le meurtre de Karl Donner (interprété par l'acteur Stephen Elliot qui l'année précédente interprétait un commissaire de police dans Un Justicier dans la Ville de Michael Winner, 1974) est dû dans le cas présent à un accident. En effet, constatant que son épouse est l'amante de son psychanalyste, son sang ne fait qu'un tour lorsque confronté aux deux fauteurs, il se rue sur son épouse Nadia. Le docteur Marcus Collier s'empare alors d'un tisonnier et frappe à mort le pauvre homme qui s'écroule sur le tapis du salon, mort !


C'est là qu'intervient le lieutenant Columbo. Le scénario de Peter S. Fischer dissémine ça et là tout un tas d'indices qui permettront au célèbre détective de conclure que l'attaque supposée par des voleurs n'est en fait qu'un leurre pour détourner l'attention des enquêteurs. Une surenchère qui de fait, se justifie puisque contrairement à la majorité des épisodes dans lesquels les meurtres sont calculés à l'avance, la précipitation avec laquelle le psychanalyste tente de trouver une solution pour n'avoir pas à assumer la mort de Karl Donner détermine la fiabilité de son alibi ainsi que celui de sa maîtresse. Cette dernière, comme on le verra, sera une pièce relativement faible de l'échiquier dont devra se débarrasser plus tard l'homicide. Concept novateur, l'hypnose est au centre d'une intrigue à rebondissements. Le lieutenant Columbo qui généralement est ouvert à tous types de propositions, même les plus improbables (l'homme croit en la chiromancie comme l'entérinait l'épisode Faux Témoin de Bernard L. Kowalski quatre ans auparavant, alors pourquoi pas à l'hypnose?), va donc accepter le principe et les différents éléments qu'il a récolté jusque là pour confondre le tueur...


Concernant les indices, et bien qu'ils paraissent logiques vu l'urgence avec laquelle le docteur Collier doit se constituer un alibi, on pourra leur reprocher de manquer de raffinement (une pierre à briquet et des traces de pneus comme preuve de la présence du psychanalyste sur les lieux du crime, cela fait tout de même beaucoup). Comme je l'évoquais un peu plus haut, la présence d'authentiques vedettes de la télévision ou du cinéma font une fois de plus partie du champ d'action de ce septième épisode. Et pour celui-ci, qui mieux que George Hamilton et Lesley Ann Warren pour clore cette saison ? L'assurance, l'ambition et l'arrogance de l'un. La fragilité psychologique de l'autre. Une émulation parfaite pour une interprétation sans faille. Si Lesley Ann Warren n'apparaîtra plus dans la série, George Hamilton aura quant à lui l'occasion de se frotter une nouvelle fois au lieutenant Columbo seize ans plus tard dans l'épisode Attention : Le meurtre peut nuire à la Santé de Daryl Duke. Notons également la présence de l'acteur Bruce Kirby qui durant sa longue carrière au cinéma et à la télévision, aura eu le temps de jouer dans neuf épisodes de la série en incarnant tour à tour les sergents Kramer et Phil Brindle, un réparateur de téléviseurs ainsi qu'un préposé de laboratoire. Le final, et donc la résolution de l'intrigue, est l'un de ces grands moments de la série dans lequel le lieutenant Columbo (toujours aussi formidablement interprété par Peter Falk) joue un jeu de dupe comme il en a parfois le secret lorsqu'il n'a pas toujours d'autres moyens de confondre le meurtrier...

 

1 commentaire:

  1. oh ! Un des plus beaux et des plus fascinants épisodes de Columbo (ne le sont-ils pas tous ? ).L'emprise que ce médecin a sur sa maitresse et patiente est du grand art et la scène de son plongeon dans la piscine du haut de 5 étages est époustouflante d'autant que Columbo est présent lorsqu'il lui téléphone et lui conseille de faire cela … Votre billet et votre blog est un délice !

    RépondreSupprimer