Après près de douze ans
d'absence à la télévision, la série Columbo
a repris du service le 6 février 1989 aux États-Unis et seulement
cinq ans plus tard en France. Pour le retour du célèbre lieutenant
sur le petit écran, le réalisateur Leo Penn (qui avait clôturé la
première époque avec le dernier épisode de la saison précédente,
Des sourires et des armes)
confronte Columbo au télépathe Eliot Blake (l'acteur britannique
Anthony Andrews) qui au départ de l'intrigue mène une expérience
devant des agents du département d'état afin de démontrer ses
facultés télépathiques. L'un de ses représentants lui oppose le
magicien Max Dyson (Anthony Zarbi) afin de démontrer si oui ou non
ses capacités son réelles. Si les résultats semblent démontrer
qu'Eliot Blake est effectivement capable de lire dans les pensées,
nous découvrons très rapidement que le télépathe et le magicien
se connaissent depuis de nombreuses années et que l'expérience
menée par ce dernier ne fut qu'une vaste mystification. Les deux
hommes se retrouvent plus tard chez Max Dyson et alors que celui-ci
est en train de travailler sur un tour de magie (la célèbre
Guillotine au
doigt
en grandeur nature), Eliot Blake provoque sa mort par décapitation.
Des nombreux assassinats qui auront lieu tout au long de la série,
celui-ci demeurera comme l'un des plus violents même si le meurtre
est évidemment filmé hors-champ... Il y a
toujours un truc
(Columbo Goes to the Guillotine)
n'est pas le premier épisode a avoir confronté le lieutenant
Columbo au monde de la magie puisque l'on se souvient très bien de
la relation qu'il entretint quatorze ans auparavant avec
l'illusionniste Santini (l'acteur Jack Cassidy) dans l'excellent
épisode intitulé Tout n'est qu'illusion
dans lequel ce dernier assassinait le patron du cabaret où il
officiait (Nehemiah Persoff dans le rôle de Jesse T. Jerome). Le
premier épisode de la huitième saison et l'avant-dernier de la
cinquième n'entretinrent pas que ces seuls rapports puisque l'un et
l'autre évoquent également le passé des tueurs respectifs. Des
éléments qui viendront d'ailleurs étayer les soupçons de Columbo.
Si Santini tuait le patron du cabaret puisque celui-ci le faisait
chanter à cause de son passé de nazi, dans Il y
a toujours un truc,
la période lointaine lors de laquelle Eliot Blake et Max Dyser
partagèrent la même cellule de prison en Afrique est une raison
suffisante pour que le premier assassine le second.
Il
demeure d'ailleurs deux raisons pour lesquelles le ''télépathe''
décide de se débarrasser de son ancien compagnon et ami. Ce dernier
l'avait à l'époque trahit afin d'être libéré de prison et le
faire disparaître permet ensuite à Elliot Blake d'éliminer
l'unique témoin de la supercherie. Pour son retour à l'image, le
plus célèbre détective de Los Angeles s’apprête de ses atours
habituels. À commencer par son fameux pardessus froissé. Son
retour est de plus marqué par une séquence qui le montre dans
l'obscurité avant que n'apparaisse son visage à la lumière du
cigare qu'il vient tout juste d'allumer à bord de son véhicule et Ã
proximité du lieu où a eu lieu le meurtre. Notons que la séquence
est filmée avec une très grande élégance, de manière très
cinématographique et qui laisse presque augurer de l'ambiance qui
caractérisera l'épisode suivant réalisé par James Frawley
(l'homme derrière la caméra des épisodes Le
mystère de la chambre forte,
de Meurtre parfait,
de Jeu de mots
et de trois des vingt-quatre de la seconde époque dont Ombres
et lumières
dont l'intrigue se déroulera donc dans l'univers du cinéma). Dans
Il y a toujours un truc,
Columbo se frotte au monde de la magie tout en essayant de soutirer
des informations sur les techniques employées sans pour autant en
avoir la possibilité. Bien que n'ayant rien perdu de ses capacités
d'enquêteurs... voire de fouineur, il fera malgré tout appel à un
tout jeune magicien prénommé Tommy et incarné à l'écran par le
tout jeune Michael Bacall qui à l'époque n'était âgé que d'un
quinzaine d'années et qui plus tard ajoutera à sa casquette
d'acteur, celle de scénariste. Bien que Peter Falk ait pris de la
bouteille en l'espace d'une dizaine d'années, le retrouver dans son
célèbre imperméable est un véritable bonheur. Un retour en
grandes pompes si j'ose l'exprimer ainsi puisque le scénariste
William Reed Woolfield envisage l'intrigue à travers de multiples
accroches. Car outre l'identité du tueur à découvrir pour Columbo,
ce dernier aura fort à faire en dénouant le nœud de certains
problèmes. Comme d'identifier la manière selon laquelle l'assassin
a enfermé la victime chez elle ou mieux, de quelle manière le tueur
sera parvenu à identifier les divers monuments photographiés et
mémorisés par des agents du gouvernement lors de l'expérience
menée durant la première partie du récit, sachant qu'il n'est pas
le télépathe qu'il prétend être...
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