mercredi 17 avril 2024

Il y a toujours un truc (Columbo Goes to the Guillotine) de Leo Penn (1989) 🚬 🚬 🚬 🚬



 

Après près de douze ans d'absence à la télévision, la série Columbo a repris du service le 6 février 1989 aux États-Unis et seulement cinq ans plus tard en France. Pour le retour du célèbre lieutenant sur le petit écran, le réalisateur Leo Penn (qui avait clôturé la première époque avec le dernier épisode de la saison précédente, Des sourires et des armes) confronte Columbo au télépathe Eliot Blake (l'acteur britannique Anthony Andrews) qui au départ de l'intrigue mène une expérience devant des agents du département d'état afin de démontrer ses facultés télépathiques. L'un de ses représentants lui oppose le magicien Max Dyson (Anthony Zarbi) afin de démontrer si oui ou non ses capacités son réelles. Si les résultats semblent démontrer qu'Eliot Blake est effectivement capable de lire dans les pensées, nous découvrons très rapidement que le télépathe et le magicien se connaissent depuis de nombreuses années et que l'expérience menée par ce dernier ne fut qu'une vaste mystification. Les deux hommes se retrouvent plus tard chez Max Dyson et alors que celui-ci est en train de travailler sur un tour de magie (la célèbre Guillotine au doigt en grandeur nature), Eliot Blake provoque sa mort par décapitation. Des nombreux assassinats qui auront lieu tout au long de la série, celui-ci demeurera comme l'un des plus violents même si le meurtre est évidemment filmé hors-champ... Il y a toujours un truc (Columbo Goes to the Guillotine) n'est pas le premier épisode a avoir confronté le lieutenant Columbo au monde de la magie puisque l'on se souvient très bien de la relation qu'il entretint quatorze ans auparavant avec l'illusionniste Santini (l'acteur Jack Cassidy) dans l'excellent épisode intitulé Tout n'est qu'illusion dans lequel ce dernier assassinait le patron du cabaret où il officiait (Nehemiah Persoff dans le rôle de Jesse T. Jerome). Le premier épisode de la huitième saison et l'avant-dernier de la cinquième n'entretinrent pas que ces seuls rapports puisque l'un et l'autre évoquent également le passé des tueurs respectifs. Des éléments qui viendront d'ailleurs étayer les soupçons de Columbo. Si Santini tuait le patron du cabaret puisque celui-ci le faisait chanter à cause de son passé de nazi, dans Il y a toujours un truc, la période lointaine lors de laquelle Eliot Blake et Max Dyser partagèrent la même cellule de prison en Afrique est une raison suffisante pour que le premier assassine le second.


Il demeure d'ailleurs deux raisons pour lesquelles le ''télépathe'' décide de se débarrasser de son ancien compagnon et ami. Ce dernier l'avait à l'époque trahit afin d'être libéré de prison et le faire disparaître permet ensuite à Elliot Blake d'éliminer l'unique témoin de la supercherie. Pour son retour à l'image, le plus célèbre détective de Los Angeles s’apprête de ses atours habituels. À commencer par son fameux pardessus froissé. Son retour est de plus marqué par une séquence qui le montre dans l'obscurité avant que n'apparaisse son visage à la lumière du cigare qu'il vient tout juste d'allumer à bord de son véhicule et à proximité du lieu où a eu lieu le meurtre. Notons que la séquence est filmée avec une très grande élégance, de manière très cinématographique et qui laisse presque augurer de l'ambiance qui caractérisera l'épisode suivant réalisé par James Frawley (l'homme derrière la caméra des épisodes Le mystère de la chambre forte, de Meurtre parfait, de Jeu de mots et de trois des vingt-quatre de la seconde époque dont Ombres et lumières dont l'intrigue se déroulera donc dans l'univers du cinéma). Dans Il y a toujours un truc, Columbo se frotte au monde de la magie tout en essayant de soutirer des informations sur les techniques employées sans pour autant en avoir la possibilité. Bien que n'ayant rien perdu de ses capacités d'enquêteurs... voire de fouineur, il fera malgré tout appel à un tout jeune magicien prénommé Tommy et incarné à l'écran par le tout jeune Michael Bacall qui à l'époque n'était âgé que d'un quinzaine d'années et qui plus tard ajoutera à sa casquette d'acteur, celle de scénariste. Bien que Peter Falk ait pris de la bouteille en l'espace d'une dizaine d'années, le retrouver dans son célèbre imperméable est un véritable bonheur. Un retour en grandes pompes si j'ose l'exprimer ainsi puisque le scénariste William Reed Woolfield envisage l'intrigue à travers de multiples accroches. Car outre l'identité du tueur à découvrir pour Columbo, ce dernier aura fort à faire en dénouant le nœud de certains problèmes. Comme d'identifier la manière selon laquelle l'assassin a enfermé la victime chez elle ou mieux, de quelle manière le tueur sera parvenu à identifier les divers monuments photographiés et mémorisés par des agents du gouvernement lors de l'expérience menée durant la première partie du récit, sachant qu'il n'est pas le télépathe qu'il prétend être...

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