Les meurtres commis par
des femmes dans la série sont relativement rares si nous les
comparons aux assassinats perpétrés par les criminels de sexe
masculin. Sans compter celles qui ne firent que participer
indirectement aux meurtres, Ã peine plus d'une douzaine de femmes se
rendirent donc coupables d'homicides. Et parmi elles, le docteur Joan
Allenby (l'actrice Lindsay Crouse), une célèbre sexothérapeute,
amante de David Kincaid (Stephen Macht), qui un soir retourne à son
cabinet après que le vol en avion qu'elle avait prévu de prendre
pour Chicago ait été supprimé pour y découvrir l'homme qu'elle
aime dans les bras de sa propre secrétaire. Cachée derrière une
paroi en bois, elle assiste à travers les interstices à la relation
sexuelle entre David et la jeune femme. Mais ce que supportera sans
doute moins encore Joan seront les propos humiliants que tiendra son
amant dans les bras de la secrétaire. Joan repart anéantie mais
avec dans l'idée de se venger... Et oui, la raison invoquée dans
cet épisode intitulé Fantasmes
(Sex and the Married Detective)
est toute bête. Fallacieuse, voire même injustifiable
pourrions-nous considérer alors même qu'il lui aurait suffit de
rendre la pareille à cet individu manquant très franchement de
délicatesse et de subtilité. Afin de commettre son crime, la
sexothérapeute organise une sortie en compagnie de David lors de
laquelle elle va se grimer en noir et se faire appeler Lisa afin de
devenir méconnaissable. Un jeu qui lui permettra de se cacher sous
les traits d'une autre et lui servira à détourner l'attention des
enquêteurs vers une femme qui en réalité n'existe pas. Une fois de
plus, nous retrouvons à la mise en scène de cet épisode le
réalisateur James Frawley qui revient tout juste après Ombres
et Lumières
dont il avait lui-même été l'auteur quelques mois auparavant. Si
les femmes sont effectivement des meurtrières qui se font rares dans
cette série constituée de soixante-neuf épisodes, les raisons
invoquant les homicides sont par contre chez elles communes à celle
qui implique le meurtre de l'amant du docteur Joan Allenby.
Ici,
pas d'avarice. Juste une sensation de jalousie et un désir de
vengeance qui vont prendre d'énormes proportions puisque la femme
trahie ira jusqu'Ã tuer celui qu'elle aime. Des cas comme celui de
Fantasmes
il y en eu d'autres durant les dizaines d'épisodes qui constituèrent
la série Columbo. L'un des plus remarquables demeurant sans doute Le
meurtre aux deux visages
et le cas de Lauren Stanton (incarnée par la sublime Faye
Dunaway) qui lors de la treizième saison organisera le meurtre de
son amant avec l'aide d'une jeune femme dont le lien avec la
meurtrière nous sera dévoilé en cours de récit. Écrit par
Jerrold L. Ludwig, le troisième et avant-dernier épisode de la
huitième saison est accompagné par une partition musicale
relativement sensuelle composée par le compositeur Patrick Williams.
Une bande musicale qui participe au jeu de la séduction entre la
meurtrière et le lieutenant Columbo. Fantasmes
invoque en outre la thématique de la schizophrénie lorsque Joan
commence à prendre l'habitude de s'habiller en noir et à se faire
appeler Lisa. Un personnage beaucoup plus démonstratif en matière
de sexualité et auquel l'héroïne offre un temps d'existence de
plus en plus important. Le docteur Joan Allenby fait partie de ces
personnages dont on aimerait presque pardonner leur acte même si au
fond, tuer pour raison d'adultère peut paraître quelque peu
excessif ! L'univers dans lequel est ici ''enrôlé'' notre
lieutenant préféré change des cadres habituels et il va lui
falloir garder toute sa concentration afin de dénouer le nœud de
cette affaire très particulière dans les annales de la série.
Fantasmes
dénote une nouvelle fois la force de résistance mentale de Columbo
pour lequel les tentations sont toujours aussi présentes. Mais en
grand professionnel, il mènera son enquête jusqu'à son terme.
Notons la fin assez touchante de cet épisode pourtant mi-figue,
mi-raisin entre le policier et la meurtrière. Une conclusion que
l'on pourrait de loin comparer à celles de Meurtre
à l'ancienne
de Robert Douglas ou celle de Quand le vin est
tiré de
Leo Penn...
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