Chaque fois ou presque,
c'est la même chose : entre le lieutenant Columbo et le
criminel, l'entente est souvent tout d'abord cordiale. Jusqu'à ce
point de rupture où l'assassin finit par s'agacer des apparitions
incessantes du célèbre détective dans son quotidien. Et une fois
encore, ça ne rate pas dans ce nouvel épisode, cinquième et
avant-dernier de l'antépénultième saison de la période NBC.
Cette fois-ci, Columbo est confronté pour la première fois à un
magicien. Ce ne sera d'ailleurs pas la seule occasion pour le
lieutenant de se frotter à un illusionniste puisque dans le premier
épisode de la huitième saison intitulé Il y a
toujours un truc
réalisé par Leo Penn et diffusé pour la première fois le 6
février 1989 sur le territoire américain, on le verra à nouveau
face à un magicien du nom d'Eliot Blake, un illusionniste se cachant
derrière le supposé don de télépathe. Mais avant cela, Columbo se
penche sur le cas d'un certain Jesse T. Jerome (Nehemiah Persoff), le
patron d'un cabaret qui emploie le célèbre magicien Santini
(référence évidente au célèbre Houdini dont le plus célèbre
tour de magie est dans cet épisode, réinterprété). Ce dernier est
victime d'un chantage de la part de son employeur qui exige de lui un
pourcentage sur ses recettes. En effet, Jerome sait que fut un temps,
celui qui se fait appeler Le Grand Santini portait le nom de Stefan
Muller, un ancien nazi de la seconde guerre mondiale dont il menace
de révéler l'identité si jamais celui-ci refuse de lui verser
l'argent. Tout n'est qu'illusion
est le quatrième et dernier épisode de la série que réalisera
Harvey Hart. En vedette, l'un des interprètes les plus
charismatiques de la série en la personne de Jack Cassidy qui
intervient pour la troisième fois dans le rôle de l'assassin dans
Columbo
après Le livre témoin
de Steven Spielberg en 1971 et Édition tragique
de Robert Butler trois ans plus tard...
Jack
Cassidy n'est pas seul à réapparaître dans la série puisque
l'acteur Bob Dishy reprend son rôle de policier avec, cependant, un
détail intéressant. Alors que son personnage a conservé son
patronyme, son prénom n'est plus le même. On passe donc du sergent
Frederic Wilson au sergent John J. Wilson. Tout
n'est qu'illusion
est ponctuellement nourri d'un Running
gag
fort persistant lors duquel le lieutenant tente d'égarer le nouvel
imperméable que son épouse vient de lui offrir (encore un indice
qui tente à prouver qu'elle n'existe pas que dans l'imaginaire du
lieutenant car sinon, Columbo aurait-il acheté ce nouvel imperméable
et se donnerait-il autant de peine pour ensuite s'en débarrasser ?).
D'un bleu qui dénote totalement avec le costume habituel du
lieutenant et particulièrement étriqué, cet imperméable confirme
que seules quelques nuances de couleurs allant du beige au marron
siéent au détective de Los Angeles. Concernant l'intrigue, elle se
situe presque entièrement dans le cabaret. Entre le bureau de Jerome
(un type parfaitement infecte dont la mort ne bouleversera personne),
les sous-sols de l'établissement, les cuisines et la salle de
spectacle servant également de restaurant et de piano-bar. Si au
premier abord le cadre semble aussi étroit que peut l'être le
nouvel imperméable bleu du lieutenant Columbo, il ne s'agit en
réalité que d'une... illusion...
En
effet, bien que l'intrigue se déroule dans des espaces conjointement
réunis, Tout n'est qu'illusion
propose toute une série de séquences donnant à l'ensemble une
réelle vigueur. L'occasion également d'en apprendre quelque peu sur
certains tours de magie mais aussi et surtout, de revoir Jack Cassidy
qui périra dans l'incendie de sa maison lors de son sommeil l'année
même où sera diffusé pour la première fois cet épisode de la
série. On notera également la présence de l'excellent acteur
Robert Loggia (Scarface
de Brian De Palma, Les envoûtés
de John Schlesinger) qui ne participera pas à d'autres épisodes et
qui dans le cas présent interprète le rôle du chef de salle Harry
Blandford. Notons également qu'à plusieurs reprises, le fiancé de
la fille de Santini (Cynthia Sikes Yorkin dans le rôle de Della)
réinterprète le thème du film Charade
que réalisa Stanley Donen et dont le compositeur Henry Mancini fut
l'auteur de la bande-originale. Tout n'est
qu'illusion
est dans la lignée des meilleurs épisodes de cette première
période de la série. Voir évoluer le lieutenant Columbo dans un
univers relativement éloigné du faste habituel a aussi son charme
et sa relation avec Santini permet aux deux acteurs Peter Falk et
Jack Cassidy de se confronter pour une dernière fois...
Le magicien ancien Nazi , ah oui ! un épisode d'une belle qualité également avec un Jack Cassidy glacial et impressionnant dans son jeu qui nous permet , à nous spectateurs, de découvrir les coulisses d'un numéro avec le fameux sous-sol que sera d'ailleurs l'alibi du suspect avant de voler en éclat tout comme l'avis de perquisition qu'il tente de bruler et que Columbo (qui , entre temps s'initie à la magie) reproduit autant de fois qu'il le veut .
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