dimanche 21 avril 2024
samedi 20 avril 2024
Fantasmes (Sex and the Married Detective) de James Frawley (1989) 🚬 🚬 🚬
Les meurtres commis par
des femmes dans la série sont relativement rares si nous les
comparons aux assassinats perpétrés par les criminels de sexe
masculin. Sans compter celles qui ne firent que participer
indirectement aux meurtres, à peine plus d'une douzaine de femmes se
rendirent donc coupables d'homicides. Et parmi elles, le docteur Joan
Allenby (l'actrice Lindsay Crouse), une célèbre sexothérapeute,
amante de David Kincaid (Stephen Macht), qui un soir retourne à son
cabinet après que le vol en avion qu'elle avait prévu de prendre
pour Chicago ait été supprimé pour y découvrir l'homme qu'elle
aime dans les bras de sa propre secrétaire. Cachée derrière une
paroi en bois, elle assiste à travers les interstices à la relation
sexuelle entre David et la jeune femme. Mais ce que supportera sans
doute moins encore Joan seront les propos humiliants que tiendra son
amant dans les bras de la secrétaire. Joan repart anéantie mais
avec dans l'idée de se venger... Et oui, la raison invoquée dans
cet épisode intitulé Fantasmes
(Sex and the Married Detective)
est toute bête. Fallacieuse, voire même injustifiable
pourrions-nous considérer alors même qu'il lui aurait suffit de
rendre la pareille à cet individu manquant très franchement de
délicatesse et de subtilité. Afin de commettre son crime, la
sexothérapeute organise une sortie en compagnie de David lors de
laquelle elle va se grimer en noir et se faire appeler Lisa afin de
devenir méconnaissable. Un jeu qui lui permettra de se cacher sous
les traits d'une autre et lui servira à détourner l'attention des
enquêteurs vers une femme qui en réalité n'existe pas. Une fois de
plus, nous retrouvons à la mise en scène de cet épisode le
réalisateur James Frawley qui revient tout juste après Ombres
et Lumières
dont il avait lui-même été l'auteur quelques mois auparavant. Si
les femmes sont effectivement des meurtrières qui se font rares dans
cette série constituée de soixante-neuf épisodes, les raisons
invoquant les homicides sont par contre chez elles communes à celle
qui implique le meurtre de l'amant du docteur Joan Allenby.
Ici,
pas d'avarice. Juste une sensation de jalousie et un désir de
vengeance qui vont prendre d'énormes proportions puisque la femme
trahie ira jusqu'à tuer celui qu'elle aime. Des cas comme celui de
Fantasmes
il y en eu d'autres durant les dizaines d'épisodes qui constituèrent
la série Columbo. L'un des plus remarquables demeurant sans doute Le
meurtre aux deux visages
et le cas de Lauren Stanton (incarnée par la sublime Faye
Dunaway) qui lors de la treizième saison organisera le meurtre de
son amant avec l'aide d'une jeune femme dont le lien avec la
meurtrière nous sera dévoilé en cours de récit. Écrit par
Jerrold L. Ludwig, le troisième et avant-dernier épisode de la
huitième saison est accompagné par une partition musicale
relativement sensuelle composée par le compositeur Patrick Williams.
Une bande musicale qui participe au jeu de la séduction entre la
meurtrière et le lieutenant Columbo. Fantasmes
invoque en outre la thématique de la schizophrénie lorsque Joan
commence à prendre l'habitude de s'habiller en noir et à se faire
appeler Lisa. Un personnage beaucoup plus démonstratif en matière
de sexualité et auquel l'héroïne offre un temps d'existence de
plus en plus important. Le docteur Joan Allenby fait partie de ces
personnages dont on aimerait presque pardonner leur acte même si au
fond, tuer pour raison d'adultère peut paraître quelque peu
excessif ! L'univers dans lequel est ici ''enrôlé'' notre
lieutenant préféré change des cadres habituels et il va lui
falloir garder toute sa concentration afin de dénouer le nœud de
cette affaire très particulière dans les annales de la série.
Fantasmes
dénote une nouvelle fois la force de résistance mentale de Columbo
pour lequel les tentations sont toujours aussi présentes. Mais en
grand professionnel, il mènera son enquête jusqu'à son terme.
Notons la fin assez touchante de cet épisode pourtant mi-figue,
mi-raisin entre le policier et la meurtrière. Une conclusion que
l'on pourrait de loin comparer à celles de Meurtre
à l'ancienne
de Robert Douglas ou celle de Quand le vin est
tiré de
Leo Penn...
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vendredi 19 avril 2024
Ombres et lumières (Murder, Smoke and Shadows) de James Frawley (1989) 🚬 🚬 🚬 🚬
Comme nous l'évoquions
dans le précédent épisode, Ombre et lumière
(Murder, Smoke and Shadows)
plonge le lieutenant Columbo dans l'univers du cinéma. Ça n'est
certes pas la première fois, loin de là, mais dans ce nouveau
chapitre des enquête de l'un des plus célèbres flics de Los
Angeles qui se place en seconde position dans la huitième saison, ça
n'est plus à d'anciennes gloires ou à des acteurs de télévision
à la mode qu'il est confronté mais à l'un de ces
réalisateurs, jeunes, beaux mais aussi arrogants et ambitieux qu'il
va avoir à faire. Lorsque l'acteur Fisher Stevens débarque sur le
tournage pour y incarner le tueur Alex Brady, il a tout juste
vingt-cinq ans mais incarne un personnage qui déjà possède une
réputation qui lui permet d'imposer son style et sa personnalité.
Une attitude légère qui dénote une ambiguïté entre sa jeunesse
et les responsabilités qui lui incombent. Par chance, son nouveau
long-métrage est produit par un homme sacrément compréhensif... Du
moins jusqu'à un certain point. Mais là n'est pas le problème.
Plus embarrassante sera la confrontation entre Alex Brady et son
ancien ami Leonard Fisher que la réalisation de son nouveau projet.
Un film qui, en toile de fond permettra surtout au réalisateur James
Frawley de mettre le pied du lieutenant Columbo à l'étrier d'un
univers qui ressemblera d'abord à un parc d'attraction que l'on
visite à bord d'un car avant d'explorer ses recoins les plus
sombres. L'on apprend en effet qu'Alex s'est rendu responsable de la
mort de la sœur de Leonard lors d'un tournage. Un accident de moto
lors duquel le jeune réalisateur avait pris la fuite. C'est un
ancien ami des deux hommes qui avant sa mort a confié à Leonard une
vidéo montrant ce qu'il s'était réellement passé ce jour là. Et
pour ce frère toujours anéanti par la mort de sa sœur, le jour de
la vengeance est arrivé. En effet, il est temps pour lui de
médiatiser l'affaire afin de ruiner la carrière et la réputation
d'Alex. Et pourtant, la victime, ce sera lui. Assassiné par le jeune
réalisateur qui le soir même lui tendra un piège. Débarque alors
Columbo dans le luxueux... laboratoire de recherche d'Alex et qui
d'emblée analyse la scène et découvre que le réalisateur (et
spécialiste des effets-spéciaux, j'oubliais de le préciser) a
récemment reçu une visite. À l'occasion de cet épisode, les
spectateurs auront l'occasion de noter la somme d'erreurs commises
par Alex.
Des
''étourderies'' en cascades qui entrent malgré tout dans une
certaine logique puisque le tueur fait partie de ces assassins qui
dans la série commettent leur crime de manière spontanée et
presque irréfléchie. Car si Alex aura tout de même eu l'après-midi
tout entier pour planifier le meurtre de Leonard (qui naïvement
attendait dans l'appartement du réalisateur que celui-ci lui
démontre que la vidéo était truquée), il ne semble par contre pas
avoir pris en compte tous ces petits détails qui pourraient éveiller
les soupçons sur lui. Autant dire que pour Columbo, cette enquête,
c'est du pain béni ! À tel point, même, qu'il prendra le
temps de cabotiner dans des proportions un brin disproportionnées
(voir la dernière partie). Sur un script de Richard Alan Simmons
(pour qui, Ombre et lumière
sera l'avant-dernier scénario avant toutes cessassions d'activité),
James Frawley s'attaque là au quatrième des six épisode qu'il
réalisera pour la série. Prolifique et talentueux, il ne signe
certes pas là le meilleur d'entre tous ni même de tout ceux dont il
eut la charge mais l'univers cinématographique offert par Ombre
et lumière
tranche radicalement avec tout ce que l'on a pu voir jusque là. En
fouillant bien dans les archives de la série, seul Deux
en un de
Bernard L. Kowalski et avec William Shatner avait su parfaitement
retranscrire l'univers télévisuel, ce second épisode de la
huitième saison étant une proposition similaire beaucoup plus
ambitieuse dans sa forme. Bien que la traduction du titre original
qui, s'il avait été scrupuleusement respecté aurait donné sur
notre territoire un étonnant ''Meurtre,
fumée et ombres'',
n'est pas vraiment fidèle, Ombre et lumière
respecte malgré tout une certaine idée du cinéma. Une projection
en deux ou trois temps entre obscurité et clarté, signifiée à au
moins deux reprises. Lors du meurtre et lors de cette séquence
improbable où James Frawley utilise le décor à bon escient. Sous
ses airs de jeune premier, Fisher Stevens campe l'un de ces assassins
au rire jaune et au fond, très immoraux que l'on se délecte par
avance de voir tomber dans les mailles de ses propres filets. Ce
trop-plein d'assurance qui en général finit de faire tomber le
méchant de l'histoire. Il est amusant de noter un détail qui, après
le précédent épisode Il y a toujours un truc
pourtant
réalisé et écrit par d'autres que James Frawley et Richard Alan
Simmons, refait surface : la trahison ! Ni le Docteur Paula
Hull dans un cas, ni Ruth Jernigan (Molly Hagan) dans le second
n'auront participé à l'élaboration des meurtres, mais trop
proches des assassins, l'une et l'autre finiront par trahir le tueur
en collaborant avec le lieutenant...
mercredi 17 avril 2024
Il y a toujours un truc (Columbo Goes to the Guillotine) de Leo Penn (1989) 🚬 🚬 🚬 🚬
Après près de douze ans
d'absence à la télévision, la série Columbo
a repris du service le 6 février 1989 aux États-Unis et seulement
cinq ans plus tard en France. Pour le retour du célèbre lieutenant
sur le petit écran, le réalisateur Leo Penn (qui avait clôturé la
première époque avec le dernier épisode de la saison précédente,
Des sourires et des armes)
confronte Columbo au télépathe Eliot Blake (l'acteur britannique
Anthony Andrews) qui au départ de l'intrigue mène une expérience
devant des agents du département d'état afin de démontrer ses
facultés télépathiques. L'un de ses représentants lui oppose le
magicien Max Dyson (Anthony Zarbi) afin de démontrer si oui ou non
ses capacités son réelles. Si les résultats semblent démontrer
qu'Eliot Blake est effectivement capable de lire dans les pensées,
nous découvrons très rapidement que le télépathe et le magicien
se connaissent depuis de nombreuses années et que l'expérience
menée par ce dernier ne fut qu'une vaste mystification. Les deux
hommes se retrouvent plus tard chez Max Dyson et alors que celui-ci
est en train de travailler sur un tour de magie (la célèbre
Guillotine au
doigt
en grandeur nature), Eliot Blake provoque sa mort par décapitation.
Des nombreux assassinats qui auront lieu tout au long de la série,
celui-ci demeurera comme l'un des plus violents même si le meurtre
est évidemment filmé hors-champ... Il y a
toujours un truc
(Columbo Goes to the Guillotine)
n'est pas le premier épisode a avoir confronté le lieutenant
Columbo au monde de la magie puisque l'on se souvient très bien de
la relation qu'il entretint quatorze ans auparavant avec
l'illusionniste Santini (l'acteur Jack Cassidy) dans l'excellent
épisode intitulé Tout n'est qu'illusion
dans lequel ce dernier assassinait le patron du cabaret où il
officiait (Nehemiah Persoff dans le rôle de Jesse T. Jerome). Le
premier épisode de la huitième saison et l'avant-dernier de la
cinquième n'entretinrent pas que ces seuls rapports puisque l'un et
l'autre évoquent également le passé des tueurs respectifs. Des
éléments qui viendront d'ailleurs étayer les soupçons de Columbo.
Si Santini tuait le patron du cabaret puisque celui-ci le faisait
chanter à cause de son passé de nazi, dans Il y
a toujours un truc,
la période lointaine lors de laquelle Eliot Blake et Max Dyser
partagèrent la même cellule de prison en Afrique est une raison
suffisante pour que le premier assassine le second.
Il
demeure d'ailleurs deux raisons pour lesquelles le ''télépathe''
décide de se débarrasser de son ancien compagnon et ami. Ce dernier
l'avait à l'époque trahit afin d'être libéré de prison et le
faire disparaître permet ensuite à Elliot Blake d'éliminer
l'unique témoin de la supercherie. Pour son retour à l'image, le
plus célèbre détective de Los Angeles s’apprête de ses atours
habituels. À commencer par son fameux pardessus froissé. Son
retour est de plus marqué par une séquence qui le montre dans
l'obscurité avant que n'apparaisse son visage à la lumière du
cigare qu'il vient tout juste d'allumer à bord de son véhicule et à
proximité du lieu où a eu lieu le meurtre. Notons que la séquence
est filmée avec une très grande élégance, de manière très
cinématographique et qui laisse presque augurer de l'ambiance qui
caractérisera l'épisode suivant réalisé par James Frawley
(l'homme derrière la caméra des épisodes Le
mystère de la chambre forte,
de Meurtre parfait,
de Jeu de mots
et de trois des vingt-quatre de la seconde époque dont Ombres
et lumières
dont l'intrigue se déroulera donc dans l'univers du cinéma). Dans
Il y a toujours un truc,
Columbo se frotte au monde de la magie tout en essayant de soutirer
des informations sur les techniques employées sans pour autant en
avoir la possibilité. Bien que n'ayant rien perdu de ses capacités
d'enquêteurs... voire de fouineur, il fera malgré tout appel à un
tout jeune magicien prénommé Tommy et incarné à l'écran par le
tout jeune Michael Bacall qui à l'époque n'était âgé que d'un
quinzaine d'années et qui plus tard ajoutera à sa casquette
d'acteur, celle de scénariste. Bien que Peter Falk ait pris de la
bouteille en l'espace d'une dizaine d'années, le retrouver dans son
célèbre imperméable est un véritable bonheur. Un retour en
grandes pompes si j'ose l'exprimer ainsi puisque le scénariste
William Reed Woolfield envisage l'intrigue à travers de multiples
accroches. Car outre l'identité du tueur à découvrir pour Columbo,
ce dernier aura fort à faire en dénouant le nœud de certains
problèmes. Comme d'identifier la manière selon laquelle l'assassin
a enfermé la victime chez elle ou mieux, de quelle manière le tueur
sera parvenu à identifier les divers monuments photographiés et
mémorisés par des agents du gouvernement lors de l'expérience
menée durant la première partie du récit, sachant qu'il n'est pas
le télépathe qu'il prétend être...
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Des sourires et des armes (The Conspirators) de Leo Penn (1978) 🚬 🚬
Le tout dernier épisode
de la septième saison de Columbo
a ceci de remarquable qu'il demeure également l'ultime à avoir été
diffusé à l'origine sur le groupe audiovisuel américain National
Broadcasting Company
plus connu sous l'acronyme NBC.
Avant qu'une interruption de plus de dix années n'intervienne au
sein de la série, le réalisateur Leo Penn (Star
Trek,
L'homme de fer,
La petite maison dans la prairie)
qui avait signé en 1973 l'un des meilleurs épisodes de la série
avec Quand le vin est tiré
réalise par contre à l'occasion de cette fin de septième saison
l'un des plus faibles, toutes époques confondues. Le sujet de Des
sourires et des armes
(The Conspirators)
est pourtant l'un des plus délicats auxquels aura à faire face
notre lieutenant préféré. Dans cet épisode qui oppose Peter Falk
à l'acteur néo-zélandais Clive Revill, ce dernier incarne le
personnage de Joe Devlin, poète, chanteur, musicien et écrivain qui
en secret mène une vie parallèle au sein d'un groupe de soutien au
bénéfice des victimes du conflit nord-irlandais. L'homme et
plusieurs de ses collaborateurs réunissent ainsi des fonds afin de
se fournir en armes de guerre. Comme je l'écrivais donc un peu plus
haut, Des sourires et des armes
reste un épisode assez anecdotique sur fond de trafic d'armes peu
passionnant. L'une des raisons principales réside sans doute dans le
fait que l'enquête soit souvent mise en retrait face aux agissements
de l'antagoniste. Le spectateur pénètre alors un univers
relativement complexe à saisir dans sa globalité. Leo Penn tente
bien d'injecter à cet épisode l'habituelle note d'humour propre à
la série mais là encore, les quelques situations pittoresques
mettant principalement en scène le lieutenant Columbo tombent
généralement à l'eau. Clive Revill incarne cependant un assassin
originaire d'Irlande plutôt convainquant malgré ses origines
néo-zélandaises.
Son
personnage fait partie de ces antagonistes qui tentent de séduire
Columbo sans se douter que derrière la profonde naïveté qu'incarne
celui-ci se cache des aptitudes d'enquêteur toujours aussi
exceptionnelles. Malheureusement, tout ce qui faisait le charme d'un
épisode aussi brillant que Quand le vin est
tiré
est ici absent. La relation entre le tueur et le lieutenant demeure
dramatiquement impersonnelle quand celle qui opposait ce dernier à
l’œnologue Adrian Carsini (interprété par l'excellent Donald
Pleasence) amenait des séquences véritablement touchantes. Autre
soucis avec cet épisode : les éléments permettant à Columbo
de cheminer vers la résolution de l'enquête. Ces petits détails
qui en la matière sont en général assez jouissifs demeurent dans
le cas présent tellement prévisibles que lors de la conclusion de
l'épisode, le sentiment de frustration est en totale adéquation
avec celui qui s'était déjà emparé du spectateur tout au long du
récit. Bref, un épisode mineur comme purent notamment l'être en
leur temps Immunité diplomatique
et Question d'honneur,
deux des pires épisodes réalisés l'un et l'autre par le pourtant
très efficace Ted Post pour la cinquième saison de la série. Voici
donc que s'achève la première époque de la série. L'épisode sera
diffusé pour la toute première fois sur le territoire américain le
21 novembre 1977. Le public outre-atlantique devra alors patienter
environ douze ans jusqu'au 6 février 1989, date de diffusion du
premier épisode de la huitième saison et premier de la seconde
époque. Les nouveaux épisodes allant de la quarante-sixième à la
soixante-neuvième et ultime enquête du lieutenant seront désormais
diffusée par le groupe audiovisuel américain American
Broadcasting Company
plus connu sous l'acronyme ABC...
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mardi 16 avril 2024
Jeu de mots (How to Dial a Murder) de James Frawley (1978) 🚬 🚬 🚬 🚬
Voilà plus de neuf mois qu'aucun article n'était apparu sur ce blog entièrement consacré au plus célèbre lieutenant détective de Los Angeles. En cette année 2024, j'espère y apporter régulièrement de la matière. Sur ce, nous allons donc débuter avec le quatrième épisode de la septième saison très justement intitulé Jeu de Mots. Une traduction en français relativement irrespectueuse de l'original How to Dial a Murder qui peut se traduire ainsi : Comment composer un meurtre... Le stratagème employé par le tueur incarné à l'écran par l'acteur Nicol Williamson qui contrairement à ce que laisse supposer son prénom est bien de sexe masculin reste un cas pratiquement unique dans la série. Alors que d'autres que lui employèrent par le passé et par la suite des méthodes aussi peu conventionnelles (à titre d'exemple, la meurtrière du premier épisode de cette même saison, Le Mystère de la chambre forte, enfermera sa victime dans un coffre, condamnant ainsi celui-ci à mourir par manque d'oxygène), Jeu de Mots aborde le meurtre sous deux angles. Celui du dressage animal qui au son d'un appareil téléphonique et à celui de la voix de leur propre maître vont agir sur la victime de l'assassin, permettant ainsi à ce dernier de se forger un alibi apparemment irréfutable. Mais comme le savent pertinemment les fans du lieutenant Columbo, la dite irréfutabilité sera scrupuleusement déconstruite par son imparable maîtrise de l'enquête dont il aura la charge. D'origine britannique, l'acteur Nicol Williamson sera longtemps considéré comme un immense interprète et surtout auprès de l'auteur dramatique d'origine londonienne John Osborne qui l'estimera carrément être le digne descendant de Marlon Brando. Acteur de théâtre et de cinéma, Nicol Williamson traîne derrière lui une assez mauvaise réputation qui ne lui permettra sans doute pas d'effectuer la carrière dont il rêvait. Dans cet épisode considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs d'entre tous, il incarne l'un de ces quelques individus parfaitement detestables qu'aura l'occasion de croiser le lieutenant Columbo. Sans doute pas aussi méprisable et méprisant que l'immoral et l'amoral Docteur spécialiste de la chirurgie cardiaque du nom de Barry Mayfield qu'interprétera l'acteur américain Leonard Nimoy dans le sixième épisode de la seconde saison intitulé Le spécialiste, mais tout de même... Un peu trop sûr de lui, cet autre Docteur (en psychologie) du nom d'Eric Mason (doublé en français par Claude D'Yd) organise le meurtre de son ami, le Docteur Charles Hunter qu'il rend responsable de la mort de son épouse dans un grave accident de la route.
Individu qui en outre était l'amant de la jeune femme. Ce qui laisse traîner un doute durant tout le récit quant aux causes réelles et authentiques qui pousseront le Docteur Eric Mason a assassiner celui qu'il considérait jusque là comme son ami. Après avoir entraîné ses deux dobermans à l'attaque en employant une technique de conditionnement plus connue sous le nom de Réflexe de Pavlov du nom d'Ivan Petrovitch Pavlov, Eric Mason provoque à distance celle de Charles Hunter en passant un appel téléphonique dans sa propre demeure, sachant que sa future victime y est présente. L'assassin profite d'une visite chez son cardiologue pour se constituer un parfait alibi. Mais comme pu l'évoquer à la toute fin de l'épisode Exercice fatal de la quatrième saison le lieutenant Columbo face au tueur Milo Janus incarné alors par l'excellent Robert Conrad, le récit de Jeu de mots aurait pu aisément réintroduire la mythique semonce finale ''Vous avez voulu créer le parfait alibi, et c’est votre parfait alibi qui vous a trahi ''. Ici, le fait est par contre à prendre avec quelques pincettes puisque l'évidence n'est pas aussi flagrante que dans l'épisode cité ci-dessus. Tout du moins aidera-t-il Columbo a se forger une opinion sur celui qu'il va inlassablement traquer. A vrai dire l'on est plus proche de l'un des éléments prouvant la culpabilité de Hayden Danzinger, le tueur de l'excellent épisode réalisé par Ben Gazzara lors de cette même quatrième saison, Eaux troubles. Le réalisateur James Frawley (qui avait précédemment réalisé l'épisode Meurtre Parfait et le scénariste Tom Lazarus semblent en fait s'être nourris d'épisodes anciens comme le démontre une nouvelle fois l'utilisation d'animaux comme arme indirecte. Car tel était déjà le cas dans le très moyen Question d'Honneur de la cinquième saison et dont le tueur faisait cette fois-ci appel à un taureau ! Jeu de mots fait en outre la part belle au cinéma puisqu'à de nombreuses reprises sont évoquées des sources provenant notamment du Citizen Kane d'Orson Welles. Le film Rosebud d'Otto Preminger réalisé en 1975 y fait d'ailleurs vaguement référence à travers son titre tandis que l'une de ses interprètes, l'actrice Kim Cattrall, incarne ici la frêle Joanne Nichols. Face à la défroque du lieutenant Columbo et de son célèbre pardessus froissé, le Docteur Eric Mason apparaît comme un individu rigide et antipathique dont la seule émotion se situe lors du meurtre de son ami pour lequel il exprime une réelle satisfaction. L'épisode, en dehors de l'enquête, met au centre du débat le dressage canin de manière parfois glaçante (le meurtre) mais aussi humoristique (Columbo tentant de se convaincre que son chien pourrait être une véritable arme de guerre ou de défense)... Un excellent épisode...
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