Un détail que j'ai
peut-être oublié de souligner jusqu'à maintenant mais dont les
fans de la série ne me tiendront pas rigueur puisqu'ils s'en étaient
déjà rendu compte depuis des lustres, Columbo
a accueilli non seulement quelques futurs grands réalisateurs
(Steven Spielberg, déjà, puis d'autres par la suite) mais également
d'illustres interprètes. Au titre desquels on compte dans ce
quatrième épisode de la première saison, l'acteur Ross Martin. Et
s'il n'évoque rien de particulier pour les plus jeunes d'entre nous,
les anciens, eux, s'en souviennent car il fut aux côtés de Robert
Conrad, l'un des deux principaux interprètes de la série télévisée
Les Mystères de l'Ouest
(The Wild Wild West)
créée au milieu des années soixante par Michael Garrison. L'acteur
qui jouissait jusque là d'un capital sympathie incarne par contre
dans l'épisode Plein Cadre
(Suitable for Framing)
de Hy Averback, le rôle de l'assassin. Mais pas n'importe lequel. De
ceux qui ponctuellement se rendirent coupables dans la série non pas
d'un seul homicide, mais de deux.
En
effet, Dale Kingston, un critique d'art, tue dès les premières
minutes son oncle Rudy Mathews (l'acteur Robert Shayne), propriétaire
d'une immense collection de tableaux de maîtres, à l'aide de Tracy
O'Connor (Rosanna Huffman). Une jeune artiste peintre sans talent à
laquelle il fait miroiter une belle carrière dans le domaine de la
peinture et avec laquelle il entretient une relation ''intéressée''.
La jeune femme n'ayant bien évidemment rien prévu de ce qui va
bientôt lui arriver, Tracy accepte d'être la complice de Dale, lui
fournissant ainsi un alibi inattaquable. Sans une once de remords ou
de scrupules et afin de parfaire son odieuse machination, le
meurtrier ira même jusqu'à faire porter le chapeau à Edna Mathews
(l'actrice Kim Hunter), l'ex épouse de la victime. Une affaire
apparemment complexe que va devoir démêler notre célèbre
lieutenant qui à cette occasion va se frotter au monde des arts.
La
montre semble être l'un des gadgets favoris des scénaristes qui
l'emploieront à plusieurs reprises comme ici. Même si la chose
n'est pas clairement établie, on peut supposer que l’insistance du
tueur à demander l'heure autour de lui afin de démontrer qu'il
était loin de la scène de crime au moment des faits est en partie
''responsable'' des doutes de Columbo quant à la culpabilité du
critique d'art. À part ce détail qu'auront relevé les
criminologues en herbe, il faut reconnaître que le lieutenant n'a à
l'origine, pas grand chose à se mettre sous la dent. Pourtant, un
autre détail intelligemment amené va lui permettre de confondre
définitivement le coupable. Ce qui donne lieu à un final savoureux
entre un Ross Martin désespéré et un Peter Falk égal à lui-même.
Détail
''amusant'', le score composé par le compositeur américain Billy
Goldberg, lequel est un habitué de la série puisque jusque là, il
était l'auteur des partitions des épisodes Rançon pour un
Homme Mort et Le Livre Témoin. Pour Plein
Cadre, il livre un score
très particulier puisque s'éloignant très clairement des
compositions habituelles. Utilisant principalement dans la première
partie de l'épisode le thérémine (l'un des plus vieux ancêtres
des instruments électroniques actuels créé en 1920 par l'ingénieur
Russe Lev Sergueïevitch Termen), Billy Goldberg signe en effets une
partition angoissante en total décalage avec le propos. Digne d'une
bande-son de film d'épouvante, celle-ci restera unique dans
l'histoire de la série. L'enquête de Columbo donne lieu à quelques
séquences formidablement amusantes. Le scénario évoque un univers
où l'excentricité est reine (irrésistibles couple formé par Joan
Shawlee et Vic Tayback). Amusante aussi la séquence où il cherche à
mettre la main sur une photo qu'il suppose être celle du tueur mais
que la propriétaire tarde à lui faire découvrir, préférant
évoquer plusieurs de ses photos personnelles. Notre lieutenant se
montre alors terriblement impatient. Nouvelle facette de sa
personnalité : la pudeur. Une pudeur sans doute teintée de
timidité lorsqu'il détourne le regard face à Chris, le modèle du
peintre Sam Franklin. Un épisode très drôle, ce qui ne l'empêche
pas d'être un modèle de construction...
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